jeudi 28 juillet 2011

Alice Madness Returns


Alice Madness Returns (Alice, retour au Pays de la Folie) est un jeu tout récent, puisque sorti en France le 16 juin 2011. A noter que nous n'avons pas du tout affaire à un jeu concernant notre chère Alice d'Alice au pays des merveilles comme nous la connaissons tous. Alice Madness Returns pourrait être une sorte de suite de Alice, le premier jeu du concepteur American Mc Gee, mettant en scène une Alice plutôt "trash", dans un pays des merveilles complètement fou (comprenez, encore plus que d'habitude), glauque et dévasté.

L'histoire a lieu à la fin du XIXe siècle, en Angleterre, pendant la période victorienne. On incarne Alice, jeune fille internée dans un orphelinat /asile, suite à la mort de ses parents et de sa sœur dans un incendie, il y a 10 ans. Un évènement qui a profondément bouleversé la jeune fille, qui n'arrive pas à admettre le caractère accidentel de l'incident. Alice est donc suivie par un psychiatre qui veut l'aider à faire impasse sur son passé, pour lui permettre de vivre normalement. Cependant, Alice conserve toujours des liens étroits avec le pays des merveilles, et c'est là qu'elle va tenter de chercher des réponses à ses questions. Mais à son arrivée, le pays des merveilles est dévasté. Alice va donc devoir se pencher sur les problèmes du coin, avant de régler les siens propres.

L'ambiance et les graphismes constituent l'un des gros point fort du jeu. Que ce soit dans le monde réel dans l'Angleterre victorienne, ou au pays des merveilles, les graphismes sont de toute beauté, pour peu qu'on apprécie l'esthétique un peu spéciale du titre. Les fans d'Alice au pays des merveilles seront d'autant plus conquis de retrouver leur héroïne et son monde dans un univers complètement décalé et trash, qu'il s'agisse de l'environnement ou des personnages (le loir, le chapelier fou et le lièvre de mars par exemple, ne sont plus qu'à moitié de chair, puisque certaines parties de leur corps sont devenues des pièces mécaniques). Les graphismes sont agréables et rendent les moments de plates formes sympathiques. En outre, pour chaque chapitre, l'univers change totalement (on passe d'un chapitre sous l'eau à un chapitre dans le monde des cartes, par exemple). Alice change également de tenue pour chaque chapitre. La bande son est également très agréable, et colle très bien à l'univers.

Un petit aperçu des graphismes, ici à l'arrivée au pays des merveilles

Mais les graphismes ne font pas tout le jeu (ce que certains studios n'ont peut être toujours pas compris). So, quid du gameplay d'Alice Madness Returns ? Il s'agit d'un beat'em all alternant phases de combat et phases de plates formes. Bon je vais vous avouer un truc, j'ai jamais joué à God of War ou Devil May Cry donc niveau beat'em all, je m'y connais pas trop (je ne cite que ces deux là mais on pourrait en citer d'autres bien sûr). Dans Alice Madness Returns, vous avez un petit arsenal sympathique à votre disposition : un couteau et une massue comme armes de corps à corps et avec lesquelles vous pouvez effectuer quelques combos, et une "mitraillette" lance-poivre et une théière canon comme armes à distance. On dispose également d'une ombrelle permettant de renvoyer quelques attaques ennemies. Au niveau des mouvements, Alice peut effectuer une sorte d'esquive/flash pour esquiver une attaque ennemie ou s'éloigner d'un adversaire. Un déplacement qui rend à priori votre personnage difficilement atteignable, mais en mode difficile, entouré de beaucoup d'ennemis, ce mouvement ne sera plus du luxe. Alice peut également effectuer un quadruple saut et planer grâce à sa robe. Bon 4 sauts, ça fait très à la mode au niveau des jeux actuels, et un peu kikoo, mais pour certaines phases de plates formes, ça sera tout juste suffisant. Les phases de plates formes ne sont pas particulièrement difficiles, même s'il faudra s'y reprendre à plusieurs fois pour progresser à certains endroits. Les combats sont très dynamiques, et un véritable challenge en mode difficile. Les ennemis sont très variés (et dépendent généralement du chapitre de l'histoire) et la plupart nécessitent une technique particulière pour être battus (renvoi de projectiles, attaques dans le dos).

Les combats sont très dynamiques

On peut déplorer au niveau des combats quelques petits problèmes au niveau du verrouillage des ennemis, pas très maniable, ce qui rend parfois certaines manœuvres peu aisées, la jouabilité s'en ressent donc parfois. Et puisque l'on aborde les problèmes, on sera parfois agacé de rencontrer quelques obstacles invisibles/textures gênant parfois les déplacements. Fort heureusement, ce souci reste mineur. Niveau durée de vie, cela reste honorable, comptez une douzaine d'heures environ pour terminer le jeu, et un peu plus pour le mode difficile/cauchemar (j'en suis à 12h et à 58% du jeu)


Pour conclure, Alice Madness Returns est un jeu agréable. En alternant phases de combat et phases de plates-formes, on évite de s'ennuyer, même si le titre s'essouffle petit à petit (quand on commence à s'habituer au jeu). Il n'en reste pas moins que le point fort du jeu reste son esthétique, son univers, sa bande son, ses graphismes, qui plairont d'autant plus à tous ceux qui apprécient un minimum Alice aux pays des merveilles (puisque si on aime pas, le jeu laisse sûrement un peu plus de marbre).

mercredi 20 juillet 2011

Lost In Translation

J'ai bien aimé Lost In Translation de Sofia Coppola (sorti en 2003). Et pas seulement en raison de la présence de la ravissante magnifique merveilleuse splendide belle jolie sympathique Scarlett Johansson. Le film narre la rencontre hasardeuse entre Bob Harris, un célèbre acteur américain, et Charlotte, une jeune fille récemment diplômée en philosophie, dans un grand hôtel de luxe situé à Tokyo. Lui se trouve au Japon pour tourner une publicité pour un whisky, contrat qu'il a surtout accepté pour l'argent (puisqu'il préférerait "être sur les planches aux États-Unis") et en partie pour s'éloigner de sa femme. Elle, venant d'obtenir son diplôme, à suivi son mari photographe venu travailler quelques temps au Japon. Tous deux affectés par le décalage horaire et plus ou moins par le choc des cultures, ils se rencontrent et, la solitude aidant, commencent à se rapprocher. Ils ont également en commun le fait de traverser tous deux une crise existentielle. Pour Bob, c'est la crise de la cinquantaine, par rapport à sa femme et ses enfants, à son métier, sa carrière, à ce qu'il a vécu. Pour Charlotte, c'est l'incertitude de l'avenir et des doutes vis à vis de ses sentiments envers son mari.

J'ai particulièrement apprécié l'ambiance générale du film. Il y a de longs moments de silence, et beaucoup de musique. La majorité du film se déroule la nuit, souvent dans le bar de l'hôtel, ou à l'extérieur, quand les deux protagonistes décident de sortir. Les dialogues sont posés, et on trouve également quelques silences gênés, puis des silences confiants, au fur et à mesure de l'évolution de la relation entre les personnages. Le film suit un rythme plutôt lent, propice à retranscrire les émotions des deux protagonistes, et c'est ce rythme qui fait tout le charme du film. On se croirait dans un rêve, avec son ambiance féérique et délicieusement mélancolique. Ajoutez un zeste de calmes passions et d'humour et vous obtenez Lost In Translation.

Moi qui pensais ne plus plus croire aux contes de fées.

dimanche 10 juillet 2011

Gangs of New York

Et un Scorsese de plus ! J'espère que je ne vais pas finir par vous assommer avec ce réalisateur ! Bref, c'est Gangs of New York qui est à l'honneur cette fois-ci. Le film se déroule à New York, au début des années 1860, c'est à dire en pleine Guerre de Sécession. Les États-Unis sont déchirés par la guerre civile, et c'est dans ce contexte que l'on retrouve la ville qui ne dort jamais, profondément meurtrie par des affrontements entre gangs. Parmi ceux-ci, on compte le gang des "Natifs" comprenant des américains de pure souche désireux de préserver leur pays de l'immigration, et le gang des "Lapins morts", qui regroupe des irlandais émigrés en Amérique.

L'action prend plus particulièrement place dans un quartier pauvre de la ville, où le meurtre, le vol, la corruption et la violence sont monnaie courante. Les lieux sont sales et l'insécurité règne, c'est le chaos. Scorsese pose une ambiance malsaine autour du quartier, qui contribue grandement au film. Outre la guerre des gangs, le film traite des émeutes de la conscription (ou "Draft Riots"), émeutes pour protester contre les nouvelles lois pour la conscription.

Si j'ai bien apprécié le jeu de Léonardo DiCaprio et de Cameron Diaz, j'ai plutôt été impressionné par celui de Daniel Day-Lewis, qui incarne William Cutting, dit "Bill le Boucher", le chef du gang des Natifs, un personnage violent, meurtrier, combattant redoutable, et vouant une haine à tous les immigrés posant un pied sur le sol américain. Parfois mielleux, parfois conciliant, parfois menaçant, on se demande toujours à quel moment il sortira son couteau pour poignarder son interlocuteur. Il introduit donc toujours une certaine tension dans les scènes dans lesquelles il est présent. Une tension, par ailleurs, présente tout au long du film. Si le début m'a rendu quelque peu sceptique, j'ai vite accroché sur la manière dont Scorsese mettait en scène son histoire. On a affaire à une histoire où s'entremêlent de violentes passions. Le film est nerveux et on retient son souffle tout du long. La fin m'a juste un peu déçu, notamment au niveau de l'orchestration de l'affrontement entre les deux personnages principaux. Mais j'ai tout de même bien apprécié le film dans l'ensemble !

jeudi 7 juillet 2011

Persépolis

J'avais beaucoup entendu parler de Persépolis, ce fameux film d'animation français sorti au cours de l'année 2007 et qui avait été encensé par la critique et remarqué au Festival de Cannes (prix spécial du jury en 2007). J'étais quelque peu sceptique, doutant notamment de ce que pouvait être la qualité d'un film d'animation français (bien que mes connaissances en la matière soient limitées aux films de Michel Ocelot, réalisateur de Kirikou, entre autres).

En fait j'avais cru comprendre que c'était un film qui se déroulait à Paris mais en fait pas du tout ! Il s'agit d'une adaptation de Persépolis, une bande dessinée autobiographique réalisée par Marjane Satrapi, une française d'origine iranienne. L'histoire se déroule donc majoritairement en Iran, dans le contexte historique de la révolution iranienne de 1979. L'auteur, encore une enfant, vit ces fameux évènements au jour le jour, entre la réaction du régime, la transformation de la vie quotidienne, les arrestations, l'apparition des restrictions, la guerre, les morts, l'emprisonnement de proches, etc. Au final l'histoire d'une personne "banale" qui tente tant bien que mal de continuer à vivre dans son pays, et qui apporte un regard particulier sur les évènements (notamment le regard d'un enfant). Bon après mon attrait pour ce sujet vient peut être de mes antécédents d'historien, à vous de faire la part des choses !

Marjane et sa grand-mère

Le film aborde également la vie de Marjane Satrapi hors d'Iran, puisque ses parents l'enverront continuer sa scolarité en Autriche. La jeune fille expérimente donc la vie "à l'occidentale" mais contracte petit à petit le mal du pays, rongée par la culpabilité de vivre une vie "frivole", tandis que ses proches subissent une vie difficile en Iran. Marjane finit par rentrer en Iran, pour y rester un certain temps. Mais quelque chose a changé en elle, et elle se sent étrangère à son propre pays, tout comme elle se sentait étrangère en Autriche. C'est la place de l'individu et le concept d'identité qui sont donc également traités dans le film, d'autant plus mis en exergue par le fait que la jeune fille passe un cap difficile de sa vie : l'adolescence, qu’elle devra surmonter tout comme elle a surmontée les évènements survenant dans son pays.

Le film reprend le style graphique des bandes dessinées de Marjane Satrapi, la majorité du film est en noir et blanc (ces couleurs étant utilisées pour évoquer le passé). J'ai personnellement assez bien accroché à ce style. Les décors, tantôt simplistes, tantôt chiadés, tantôt évocateurs et poétiques créent des contrastes agréables pour le spectateur.

Bref, un film d'animation français sympathique et agréable à regarder.

lundi 4 juillet 2011

Desert Punk

Desert Punk est un anime tiré du manga du même nom. Il relate l'histoire de Desert Punk (Sunabozu en VO), un mercenaire chasseur de primes qui s'est taillé une réputation de dur à cuire et que l'on surnomme "Le Diable du désert".

L'action se situe dans le "Grand Désert du Kantô", un immense désert hostile et stérile apparu suite à un gigantesque conflit qui a ravagé la Terre durant "l'ère sombre", et où l'humanité tente tant bien que mal de survivre. Le fort opprime le faible, les meurtres, les pillages, la violence, et les fusillades sont monnaie courante, offrant quantité de travail à des personnes telles que Desert Punk. Et ... c'est tout. Si le cadre proposé est sympathique, on peut déplorer le fait que sur les 24 épisodes de la série, environ 17 épisodes ne comportent de scénario que ce que je viens d'évoquer ci-dessus. Notre "héros" et sa jeune assistante enchaînent des missions n'ayant aucun lien entre elles, mis à part le fait qu'elles nous permettent de découvrir tous les protagonistes qui constitueront l'histoire finale. En effet, à partir du 18e épisode environ, tous les personnages importants des épisodes précédents sont impliqués dans une histoire un peu plus importante (un peu tardivement, malheureusement).

Alors certes, Desert Punk joue massivement la carte de l'humour. Sans prétention, il tend à vouloir nous faire passer un moment de franche rigolade, sans avoir recours à un scénario trop poussé. Et on se prend volontiers au jeu, amusés par le personnage de Desert Punk, un mercenaire cruel, avide d'argent, avare, diablement habile, et surtout incroyablement pervers (il ne se passe pas un épisode sans que le mot nibard apparaisse au moins une dizaine de fois). Très bien équipé, rusé et débrouillard, Desert Punk parvient presque toujours à ses fins (quand il ne se fait pas lamentablement mener en bateau par une mercenaire à gros seins) et nous divertit aisément. Cependant ... au bout du 10e épisode basé sur le même modèle, on commence à fatiguer, il y aurait tellement d'autres façons d'exploiter l'humour de la série, plutôt que de faire enchaîner au héros des missions stériles ! L'anime gagne en sérieux lorsque l'histoire finale se met en place, mais c'est trop tard ! D'autant plus que le développement de cette histoire, et surtout la fin, ne sont pas dignes du scénario de base (affrontement entre deux camps avec réveil des dangereuses armes de "l'ère obscure").

Bref, un anime à regarder exclusivement pour se détendre/rigoler un bon coup, si l'on fait fi de son essoufflement au fil des épisodes.