jeudi 7 juillet 2011

Persépolis

J'avais beaucoup entendu parler de Persépolis, ce fameux film d'animation français sorti au cours de l'année 2007 et qui avait été encensé par la critique et remarqué au Festival de Cannes (prix spécial du jury en 2007). J'étais quelque peu sceptique, doutant notamment de ce que pouvait être la qualité d'un film d'animation français (bien que mes connaissances en la matière soient limitées aux films de Michel Ocelot, réalisateur de Kirikou, entre autres).

En fait j'avais cru comprendre que c'était un film qui se déroulait à Paris mais en fait pas du tout ! Il s'agit d'une adaptation de Persépolis, une bande dessinée autobiographique réalisée par Marjane Satrapi, une française d'origine iranienne. L'histoire se déroule donc majoritairement en Iran, dans le contexte historique de la révolution iranienne de 1979. L'auteur, encore une enfant, vit ces fameux évènements au jour le jour, entre la réaction du régime, la transformation de la vie quotidienne, les arrestations, l'apparition des restrictions, la guerre, les morts, l'emprisonnement de proches, etc. Au final l'histoire d'une personne "banale" qui tente tant bien que mal de continuer à vivre dans son pays, et qui apporte un regard particulier sur les évènements (notamment le regard d'un enfant). Bon après mon attrait pour ce sujet vient peut être de mes antécédents d'historien, à vous de faire la part des choses !

Marjane et sa grand-mère

Le film aborde également la vie de Marjane Satrapi hors d'Iran, puisque ses parents l'enverront continuer sa scolarité en Autriche. La jeune fille expérimente donc la vie "à l'occidentale" mais contracte petit à petit le mal du pays, rongée par la culpabilité de vivre une vie "frivole", tandis que ses proches subissent une vie difficile en Iran. Marjane finit par rentrer en Iran, pour y rester un certain temps. Mais quelque chose a changé en elle, et elle se sent étrangère à son propre pays, tout comme elle se sentait étrangère en Autriche. C'est la place de l'individu et le concept d'identité qui sont donc également traités dans le film, d'autant plus mis en exergue par le fait que la jeune fille passe un cap difficile de sa vie : l'adolescence, qu’elle devra surmonter tout comme elle a surmontée les évènements survenant dans son pays.

Le film reprend le style graphique des bandes dessinées de Marjane Satrapi, la majorité du film est en noir et blanc (ces couleurs étant utilisées pour évoquer le passé). J'ai personnellement assez bien accroché à ce style. Les décors, tantôt simplistes, tantôt chiadés, tantôt évocateurs et poétiques créent des contrastes agréables pour le spectateur.

Bref, un film d'animation français sympathique et agréable à regarder.

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