lundi 19 septembre 2011

Deus Ex : Human Revolution



Deus Ex : Human Revolution est un FPS/RPG sorti cette année, développé par Eidos Montréal et édité par Square Enix. C'est le troisième opus de la série, après Deus Ex (premier du nom et qui a été très apprécié) et Deus Ex : Invisible War (qui avait plutôt déçu).

L'action se déroule 25 ans avant les faits du premier Deus Ex dans un univers cyberpunk dans lequel on incarne Adam Jensen, le chef de la sécurité de la société Sarif Industries, une entreprise de biotechnologies. Comprenez par là que Sarif Industries fabrique ce qui se fait de mieux en matière d'augmentation humaine : bras et jambes mécaniques, biopuce pour augmenter certaines capacités intellectuelles ou la vue/l'ouïe, par exemple. Adam, quelque peu réticent à certaines de ces technologies (d'autant plus que son employeur a quelques contrats avec les militaires) va soudainement retrouver son corps complètement modifié, suite à une attaque terroriste dans les laboratoires de Sarif Industries, où il est laissé pour mort par les assaillants. Étant désormais un "augmenté" (ou un "câblé" comme certains le surnomment méchamment dans la rue), il reprend du service et se lance sur les traces du groupe terroriste qui a kidnappé des scientifiques durant l'attaque.

On contrôle donc Adam Jensen et il s'agit de mener une enquête palpitante à Détroit, enquête qui nous emmènera également en Chine et à Montréal. Si Deus Ex est avant tout construit comme un FPS/RPG (on dispose d'armes et on gagne des points d'expériences pour améliorer son héros), que vous pouvez donc mener à la manière d'un FPS en tuant tout ce qui bouge, il sera beaucoup plus intéressant d'essayer de mener l'enquête en s'infiltrant discrètement et en piratant des terminaux. En effet, pour parvenir à votre objectif, il est généralement plus prudent de passer inaperçu et de ne pas déclencher l'alerte, vos augmentations ne vous rendant pas forcément invulnérable aux balles (d'autant plus qu'en mode difficile, 1 à 3 balles selon le calibre de l'arme auront vite raison de vous).

Ce garde ne va pas tarder à aller faire une sieste dans un cagibi sombre !

A partir de là, le jeu est très bien conçu puis qu'il existe toujours plusieurs chemins pour parvenir à l'objectif : conduits d'aération, piratages d'ordinateurs, de portes, obtentions de codes en ramassant des carnets électroniques ou encore élimination discrète d'un ou deux gardes gênants (en n'oubliant pas de cacher les corps, bien entendu !). Bien entendu, la tâche ne sera pas toujours aisée : gardes plus ou moins lourdement armés et alertes, patrouilles, caméras de surveillance et robots sentinelles ne vous feront pas de cadeau. Fort heureusement, en gagnant de l'expérience, vous déverrouillez des points d'améliorations pour vos augmentations, qui vous aideront ponctuellement à progresser. Comme amélioration possible, citons par exemple le fait de pouvoir voir à travers les murs, de se rendre invisible quelques secondes, la capacité de marcher/courir en silence, une amélioration de votre capacité de piratage et même une augmentation de type "social" vous permettant de repérer les répliques les plus adaptées à votre interlocuteur, pour pouvoir influencer ce dernier. Il est également possible de s'améliorer plus "offensivement" : système d'explosif placé dans les bras, stabilisateur de visée, renforcement de la peau, immunisation contre les gaz et grenades flash, etc, à vous de choisir !

Un petit coup d’œil en se collant contre le mur : le garde a le dos tourné : c'est le moment de se faufiler !

Niveau graphismes, cela reste honorable, malgré qu'on reste en dessous de ce qui peut se faire en 2011.  Un gros malus est à signaler sur les temps de chargement qui sont tout simplement horriiiiiiiiiiiiiiiiiblement longs ! On paie cher le petit moment d'inattention qui nous fait déclencher l'alarme et charger notre partie ! Le fait d'avoir inclus des boss peut être aussi dommageable au titre, puisque ne rentrant pas vraiment dans la logique du jeu, et favorisant plutôt les joueurs "bourrins" que les joueurs "espions". Pour en revenir au gameplay, c'est tout de même suffisamment varié, palpitant et difficile (en n'oubliant pas de désactiver le halo de mise en évidence des objets importants du jeu et le réticule de visée) pour tenir en haleine le temps de boucler le jeu en ... 25/30 heures, en comptant les quêtes secondaires. Une durée de vie pas ultra folichonne mais honorable pour un jeu de 2011.

Le point fort du jeu reste avant tout son ambiance et son scénario. L'ambiance est plutôt lourde, sombre, on évolue souvent de nuit, et elle fait écho à toutes les thématiques et problématiques abordées. En effet, l'humanité est à un tournant de son histoire. Puisqu'il est désormais possible de modifier son corps à l'envie, ceux qui en ont la possibilité (comprendre le porte monnaie) ne s'en privent pas, et de nouvelles disparités apparaissent rapidement dans la société, entre les "organiques", qui ont peur d'être surpassés par les "augmentés" (on croise d'ailleurs souvent des mendiants qui se plaignent : "le progrès m'a mis à la rue") et les "augmentés". L'absence de règlementation en la matière et le trafic des augmentations (quand ce n'est pas le vol) ont vite fait de faire monter la tension également. D'autant plus que de nombreux groupes de pressions, mouvements et groupes terroristes s'affrontent dans les hautes sphères : grandes entreprises en biotechnologie arguant en faveur du progrès et de son avancée inexorable, mouvement humaniste désirant une réglementation en matière de biotechnologie pour que "l'homme arrête de jouer à dieu", ou encore un groupe terroriste du nom de "Pureté Absolue", constitué uniquement d'organiques. Bref, une intrigue globale très intéressante, malgré un scénario de base malheureusement un peu moins empreint de rebondissements.

Un bon jeu !

3 commentaires:

  1. Bien bien bien. Critique soignée. Ca donne envie de revoir Matrix (mouarf).

    J'aime bien ton intégration d'images, que je n'avais pas encore vue sur Blogger. Tu utilises un plug-in spécial ?

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  2. Non pas du tout, c'est l'intégration d'images de Blogger de base :)

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  3. Depuis une URL ? Ah ouais, j'avais jamais remarqué. Ca doit être récent alors.

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