jeudi 9 juin 2011

Rec 2

Le premier opus de Rec avait retenu mon attention, de par son concept intéressant (filmer l'action avec la caméra d'un des protagonistes), et j'avais plutôt accroché (sans trouver le film transcendant non plus). J'attendais donc beaucoup de sa suite, Rec 2, qui aurait pu par exemple corriger les quelques faiblesses scénaristiques de son aîné, pour ainsi combiner une histoire correcte avec une mise en scène originale et se démarquer alors des autres productions horrifiques.

Autant vous annoncer directement que ça n'a pas été du tout le cas, et que faute de corriger les défauts du premier volet, Rec 2 s'est donné tous les cartes en main pour se faire détester. Pour rappel, l'histoire de Rec se déroule dans un immeuble dévasté par une mystérieuse infection, qui rend complètement enragé quiconque touche le sang d'une personne contaminée. Le film se clôturait sur l'image de "l'héroïne" en train de se faire entraîner par la mystérieuse créature/jeune fille du dernier étage de l'immeuble, à l'origine de la contamination et qui était "possédée", selon le prêtre qui essayait de l'exorciser (et qui est porté disparu). Rec 2 démarre sur une séquence à l'extérieur de l'immeuble, où on assiste à l'entrée dans celui-ci d'une équipe d'hommes armés, visiblement chargés de prélever des échantillons de sang. Jusqu'ici tout va bien.

Le film démarre donc plutôt bien, l'immeuble est calme et angoissant, et on s'attend à tout moment à voir un infecté surgir pour que le cauchemar commence. Et on commence donc à rentrer dans l'ambiance une fois que ces évènements surviennent ... sauf que très vite, le film nous met mal à l'aise. En effet, on apprend que le chef de l'escouade est en fait un curé (oh wait ... what ??) chargé d'enquêter sur la situation de l'immeuble, l’Église étant intéressée par ces cas de possession démoniaque. Avec Rec, ce sujet avait déjà été abordé mais on avait finalement conclu qu'il s'agissait d'un virus. Dans Rec 2, on revient à cette idée de possession, d'exorcisme, etc. Procédé scénaristique pour embrouiller le spectateur, soit. Ce qui dérange, c'est quand le film vire véritablement en ce sens, avec exhibition de crucifix pour repousser les infectés, prières du curé, voix démoniaques des infectés. Notre réaction est alors la même que celle des hommes de l'escouade : "c'est quoi ce délire ?". La suite du film n'apporte rien à la trame, puisqu'on n'apprend pas vraiment l'origine de l'infection, et on se demande même si les scénaristes ont réellement tranché sur l'origine de celle-ci. La toute fin du film nous donne un indice à ce sujet, mais complètement inutile, et présageant malheureusement une suite...

Le film, dans sa mise en scène originale, pousse un peu plus loin le concept en multipliant les points de vue, par l'intermédiaire de différentes caméras. Mais outre ceci, le film pèche par sa mise en scène et son ambiance. Si l'ambiance est relativement bonne au début, avec un silence des plus inquiétants, on est étourdi par la suite par la cacophonie présente dans le film. C'est simple, dès que quelque chose se passe, tout le monde gueule dans tous les sens, s'engueule, crie de frayeur, hurle des ordres, s'engueule de nouveau, au point qu'on aurait envie de couper le son. On croirait que les réalisateurs ont presque oublié l'alternance classique entre silence angoissant, fausse alerte bruyante pour infliger une première peur au spectateur, silence tranquillisant et apocalypse sonore et visuelle finale pour infliger le vrai supplice au spectateur au moment où il s'y attend le moins. Bref, la moitié du film est constitué d'un tapage monstrueux et insipide.

En résumé, on aurait apprécié que Rec prenne sa pilule avant de coucher avec L'Exorciste.

2 commentaires:

  1. Oui film euh comment dire euh ba pourri !! Notamment en ce qui concerne les voix démoniaques qui sont ridicules^^ Alors que le premier m'a beaucoup plu. Donc bien déçue. Ce fut néanmoins un plaisir de le partager avec toi :-)

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  2. Raté comme beaucoup de suites, finalement.

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