samedi 4 juin 2011

San Antonio

Comme je n'ai encore fait aucun billet sur un livre, j'aimerai vous faire part de mon amour pour San-Antonio ! San-Antonio est une série de romans policiers écrite par Frédéric Dard, sous le pseudonyme de San Antonio, le narrateur et héros des aventures. La série comporte 175 volumes (selon Wikipédia, j'me suis pas amusé à compter !). Certains romans sont sortis récemment mais ne sont pas de la main de Frédéric Dard (décédé en 2000) mais de son fils Patrice Dard.

La série raconte l'histoire du commissaire parisien San Antonio et des affaires auxquelles il est confronté. Il est généralement accompagné de l'inspecteur Bérurier, stéréotype du bon français, et fréquemment appelé, entre autres surnoms : "Le Gros", "Le Gravos", "L'Ignoble", "Béru", "L'Enorme", "Le Terrible", ou encore "Sa Majesté". San Antonio est souvent également accompagné de César Pinaud, un autre inspecteur, qui est quant à lui affublé de surnoms comme "Pinuche", "Le Débris", "Le Fossile", ou encore (mon préféré) "L'Amère Loque" (amerloque !).

Vous l'aurez compris, la série San Antonio se caractérise essentiellement par son humour omniprésent. Le commissaire, beau parleur, tombeur de ses dames et diablement intelligent ne mâche pas ses mots lorsqu'il s'agit de conter ses (més)aventures. Mêlant jeu de mots subtils (ou pas) et expressions tantôt argotiques, tantôt soutenues (mais plus rarement), l'auteur déballe une montagne de vocabulaire (le mien s'étant alors considérablement enrichi) ce qui rend la lecture amusante et agréable. L'écrivain use de nombreuses figures de style pour rythmer la lecture, notamment des métaphores et des comparaisons généralement propices à l'envolée lyrique burlesque. Morceau choisi : "Bref, je me révulse, me convulse, m'abîme, me liquéfie, me dissous (si vous insistez, je me vingtsous), m'anéantis, me pétrifie, me solidifie, me détériore, me flétris, me sape, me détraque, me patraque, m'avertis, m'invertis (homme inverti en vaut deux), m'oublie, etc." (Tiré de La vérité en salade)

Dans San Antonio, quand les faits ne font pas rire, la narration s'en charge, et l'on sourit généralement tout le long du livre (sinon, c'est qu'on se bidonne carrément). La présentation des personnages de l'histoire est souvent, d'ailleurs, un grand moment d'anthologie. Exemple : "C'est le genre de personne sur le retour qui s'habille chez Cartier pour essayer de cacher les méfaits de l'âge. Elle a trois tours de perlouzes sur le goitre, un clip qui représente un concours de pêche au saumon, tout en diamants de la bonne année, deux suspensions avec éclairage indirect aux étiquettes, des bracelets importés directement du Creusot et une dizaine de bagues qui ne sont pas en ciment armé véritable et qui la font scintiller comme l'autoroute de l'Ouest, au soir d'un lundi de Pâques." (Tiré de La vérité en salade) Bref, on se marre continuellement !

L'humour n'occulte en rien l'aspect policier des romans. Au contraire, suivre l'enquête de San Antonio devient passionnant, puisque celui-ci s'adresse directement à nous, nous prenant à témoin et nous faisant part de ses hypothèses.

Bref, vous savez ce qu'il vous reste à faire, 175 livres n'attendent que vous !

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